Après avoir présenté les trois produits sélectionnés pour la restitution du "métal naturel" sur un kit (voir ici), abordons avec cette deuxième partie le test comparatif proprement dit.
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Objectif du test
L'idée de départ a été de trouver un produit qui puisse être utilisé sans aérographe et permettre une application et un rendu satisfaisant au pinceau, au coton tige ou à l'essuie-tout absorbant.
La possibilité de pouvoir recouvrir en totalité ou partiellement un avion de chasse au 1/72ème de la Seconde guerre mondiale en finition "métal naturel" (P-47, P-51, Ki-61, etc.) est l'objectif principal. Pour des échelles supérieures, une application à l'aérographe est quasiment indispensable pour un fini et un temps de réalisation adaptés.
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Conditions du test
Chaque produit a été testé en respectant les consignes d'utilisation des marques. La température ambiante intérieure lors du test était comprise entre 20° et 21°.
3 échantillons de dimension 2 cm x 6 cm et d'un épaisseur de 0.5 mm ont été découpés dans une feuille plastique (styrène) de couleur blanche de marque EVERGREEN.
Chaque échantillon a été soigneusement poncé puis dégraissé à l'EAU ECARLATE pour une meilleure adhérence de la sous-couche noire appliquée. Celle-ci a été réalisée au pinceau plat n°10 (ASKIA en poils naturels de martre rouge Kolinsky) avec l'excellente peinture acrylique noir mat (réf. 36108) REVELL AQUA COLOR. Une fois bien sèche, la sous-couche a été également légèrement poncée au MICROMESH 12000 pour une surface optimisée (les produits "métallisés" ne pardonnent aucun défaut de surface).
Remarque : concernant les teintes de finition proposées des trois produits sélectionnés et pour comparer ce qui est comparable, seules les deux finitions aluminium seront évaluées entre elles (le chrome est différent de l'aluminium et surtout non présent comme tel sur un avion de chasse de la Seconde guerre mondiale).
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Matériel pour le test (PHOTO 2)
Il ne nécessite pas le recours à des outils dont la mise en œuvre est compliquée (ce qui correspond bien à l'esprit de ce test).
PHOTO 2 - Les principaux outils utilisés
© 2015 aek172
Pour la sous-couche noire : un pot de peinture acrylique noir mat, un bâtonnet en bois pour bien remuer (coupé à partir de pics à barbecue), un pinceau plat, un récipient de nettoyage et un mouchoir en papier pour essuyer.
Pour les produits testés : du White Spirit (seulement pour les deux pâtes), un pinceau plat assez large (n°14) en poils synthétiques souples de qualité (WINSOR & NEWTON), des bouchons de bouteilles en aluminium pour les pâtes, un récipient de nettoyage, des mouchoirs en papier pour essuyer, des cotons tiges, des bâtonnets en bois (bien utiles dans le cas de la pâte AGAMA), des disques à démaquiller en coton idéals pour polir (merci Madame).
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Produits examinés
1. La poudre métallique à polir METAL POLISHING POWDER, teinte Chrome (de USCHI VAN DER ROSTEN)
L'application est très simple. Il suffit de prendre un peu de poudre (vraiment très fine) directement dans le pot et de l'appliquer avec un coton tige sur la sous-couche noir mat de l'échantillon. J'ai légèrement étiré le bout du coton tige pour avoir une meilleure surface de contact. J'ai bien respecté les recommandations de la marque sur le temps de séchage optimal de la sous-couche avant d'appliquer la poudre (entre 1,5 et 6 heures, voir ici). Une fois la poudre bien étalée, on récupère l'excédent que l'on reverse dans le pot (on aura bien pris soin pour cela de se mettre au dessus d'une feuille de papier et pas directement sur son plan de travail). Ensuite, on polit avec un disque à démaquiller en coton. Le degré de brillance est obtenu en fonction de l'intensité de son polissage. Si on a trop poli, on peut remettre un peu de poudre et le tour est joué (voir PHOTO 3 pour le rendu).
Commentaire : la surface de l'échantillon après 24 heures n'est pas sensible aux traces de doigts et ne laisse pas de traces de poudre. Pour ce qui est de l'arrachage, avec l'utilisation d'une bande de masquage TAMIYA et après son retrait, un résidu de poudre reste sur la bande et laisse malheureusement une zone éclaircie sur la surface (une nouvelle utilisation de poudre est alors nécessaire pour harmoniser l'éclat de l'ensemble).
Le produit est-il adapté pour la couverture totale d'un kit au 1/72ème (WWII) sans aérographe?
Oui sur le principe pour sa grande facilité de mise en œuvre, mais malheureusement les trois seules teintes proposées actuellement ne correspondent pas vraiment à une finition aluminium pour un avion en "métal naturel". J'ai choisi la teinte Chrome pour cette poudre, mais je trouve que cette nuance a un rendu plutôt foncé. C'est ce produit qui propose la surface de restitution la plus lisse. Cette poudre, avec les trois teintes proposées, peut être très utile par exemple pour des moteurs d'avions.
2. La pâte métallique à polir METAL, teinte aluminium (de AGAMA)
L'application a été plus problématique pour moi et j'ai été amené à tester trois modes d'application pour obtenir la meilleure surface possible (donc trois échantillons constitués). Tout d'abord, du fait de la taille et la forme du très petit conditionnement, il faut prendre un bâtonnet en bois pour sortir la pâte et la déposer dans un bouchon (pas trop car le produit sèche vraiment très vite). Le petit bouchon à enfoncer assure par contre une bonne étanchéité favorable à une bonne conservation du produit. Ce dernier a une odeur, mais pas trop marquée. J'ai ajouté deux gouttes de diluant de la marque (dont j'avais une petite bouteille en plastique) pour optimiser l'application. Le produit est très agressif avec une odeur vraiment trop forte, masque et aération de la pièce indispensables, port de gants conseillé (produit indiqué nocif Xn). Je l'ai remplacé par du White Spirit moins agressif avec un résultat comparable.
Application au coton tige
Le résultat est moyen du fait que la pâte sèche vite et génère quelques surépaisseurs de surface. Au polissage (après environ 15 mn selon les préconisation de la marque, voir ici), la surface obtenue est assez réaliste avec un degré de brillance qui varie selon l'intensité du polissage (ne pas aller trop loin tout de même, car la sous-couche apparaît alors et il faut remettre du produit).
Application au pinceau plat
Avec la pâte un peu plus diluée pour obtenir une bonne texture, le produit est étalé. Si on repasse dessus, quelques surépaisseurs sont alors visibles toujours liées au séchage trop rapide. La surface obtenue est cependant plus fine qu'avec le coton tige. Le polissage donne le même résultat (assez réaliste) que précédemment, mais son intensité doit être plus mesurée du fait d'une couche moins épaisse de produit.
Application avec un morceau d'essuie-tout absorbant
J'ai utilisé un morceau d'essuie-tout absorbant plié en trois et j'ai appliqué la pâte (même consistance qu'avec le coton tige) sur l'échantillon en évitant de trop revenir sur une partie déjà couverte. C'est la meilleure méthode à mon avis pour obtenir la surface la plus satisfaisante. Le polissage est le même qu'avec les deux méthodes précédentes pour un résultat assez réaliste (voir PHOTO 3 pour le rendu).
Commentaire : la surface de l'échantillon après 24 heures n'est pas sensible aux traces de doigts. Pour ce qui est de l'arrachage, avec l'utilisation d'une bande de masquage TAMIYA et après son retrait, un résidu de produit se retrouve sur la bande et laisse une légère zone éclaircie sur la surface que l'on peut harmoniser avec un nouveau polissage au coton tige. La finition obtenue est plus proche de l'argent que de l'aluminium.
Le produit est-il adapté pour la couverture totale d'un kit au 1/72ème (WWII) sans aérographe?
Pas vraiment pour moi du fait d'un séchage trop rapide générateur d'irrégularités de surface. Une utilisation à l'aérographe me paraît beaucoup plus appropriée, mais alors on retombe dans les contraintes d'un produit comme l'Alclad II sans parvenir à une finition comparable.
3.. La pâte métallique à polir TRUE METAL, finition aluminium de AK Interactive)
A la différence de son concurrent direct AGAMA, la pâte TRUE METAL est proposée dans un tube avec bouchon à vis très pratique et assurant une bonne conservation (indication au dos d'un nocivité). Le produit a une légère odeur, pas spécialement gênante. La consistance de la pâte à la sortie du tube est moins épaisse et plus brillante que celle de son concurrent. J'ai déposé au fond d'un bouchon en aluminium une noix de pâte. Comme je ne disposais pas au moment du test du diluant (White Spirit raffiné) de la marque, j'ai ajouté deux gouttes de White Spirit "standard" pour optimiser l'application au pinceau plat n°14. Le produit ne sèche pas trop vite et permet ainsi plusieurs passages du pinceau (toujours dans le même sens) et laisse peu de traces. Après un temps de séchage d'environ 30 mn (préconisation de la marque indiquée dans une vidéo de 12 mn 30 ici très bien réalisée), polissage avec un disque à démaquiller pour un superbe résultat tant en tonalité (très bonne restitution de la teinte aluminium) qu'en éclat (voir PHOTO 3 pour le rendu).
Commentaire : la surface de l'échantillon après 24 heures n'est pas sensible aux traces de doigts. Pour ce qui est de l'arrachage, avec l'utilisation d'une bande de masquage TAMIYA et après son retrait, un résidu de produit se retrouve sur la bande et laisse une très légère zone éclaircie sur la surface que l'on peut harmoniser avec un nouveau polissage au coton tige (en la matière, le produit est le meilleur des trois testés). La finition obtenue est la plus réaliste du test avec une mise en œuvre peu contraignante.
Le produit est-il adapté pour la couverture totale d'un kit au 1/72ème (WWII) sans aérographe?
Oui sans aucun doute et ce sera cette pâte que j'utiliserai pour mes futurs projets de chasseurs de la Seconde guerre mondiale en finition "métal naturel". Je ferai prochainement une analyse d'autres teintes complémentaires (Aluminium foncé, Argent et Gun Metal avec le diluant de la marque) utiles par exemple pour un projet en attente d'un P-51 D Mustang AIRFIX au 1/72ème en finition "métal naturel".
Astuce supplémentaire (valable également après une application à l'aérographe) : si quelques petites imperfections de surface demeurent, elles peuvent être estompées avec du MICROMESH 12000 ou autre SPONGE SANDER 12000 permettant d'avoir une surface encore plus lisse.
PHOTO 3 - Les trois échantillons réalisés
© 2015 aek172
Commentaire PHOTO 3
J'ai été amené à prendre toute une série de photos pour restituer au mieux, en lumière du jour, l'éclat des trois teintes "métallisées" sur les échantillons (et je suis loin d'être un spécialiste en la matière). La photo que j'ai retenue (à titre illustratif) a été prise avec l'appareil photo légèrement incliné (d'où des échantillons apparaissant de taille différente) pour que le rendu des trois surfaces soit le plus proche possible de la réalité visuelle.
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Bilan du test
La poudre de pigments métalliques METAL POLISHING POWDER a un bon potentiel en raison de son extrême facilité d'application et de la finesse de surface obtenue. Cependant, le fait de ne pas avoir à ce jour de tonalités Aluminium, Aluminium foncé, Argent... ne permet pas une utilisation sur un avion de chasse en "métal naturel" pendant la Seconde guerre mondiale.
La pâte métallique METAL n'est pas satisfaisante pour un usage sans aérographe et dans ce cas un produit comme l'Alclad II (avec les mêmes contraintes d'utilisation, de protection et de manipulation) donnera une meilleure finition.
La pâte métallique (à base de cire) TRUE METAL est une très bonne solution pour parvenir à l'objectif fixé par ce test. La mise en œuvre du produit se fait assez facilement et la restitution de l'effet "métal naturel', ici en finition Aluminium, est tout simplement remarquable. Produit fortement recommandé par aek172
Pour conclure ce test, je vous propose (voir DOCUMENT 2) un tableau synthétique avec les évaluations des trois produits par critères retenus.
DOCUMENT 2 - Tableau de synthèse des évaluations
© 2015 aek172